Le soutien au Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir en Afrique du Sud, est tombé à un peu plus de 40 %, selon un sondage d'opinion réalisé par Ipsos, quelques semaines avant des élections générales qui pourraient marquer le plus grand changement politique depuis la fin de l'apartheid.

Bien que l'ANC soit toujours en passe de remporter le plus grand nombre de voix le 29 mai, s'il obtient moins de 50 % des voix, il devra rechercher un ou plusieurs partenaires de coalition pour gouverner le pays. Il s'agirait de la première alliance de ce type depuis que le parti a été porté au pouvoir par le héros de la libération Nelson Mandela, il y a 30 ans.

"L'incertitude et l'appréhension entourant le résultat potentiel et les conséquences des élections de 2024 font écho aux sentiments éprouvés par la nation le 27 avril 1994", a déclaré Ipsos dans un communiqué, en référence aux premières élections post-apartheid.

En plus de voter pour un nouveau parlement, qui choisira ensuite le prochain président, les Sud-Africains voteront pour les assemblées législatives provinciales lors des élections du mois prochain. Le président Cyril Ramaphosa brigue un second mandat.

Ipsos a estimé le soutien à l'ANC à 40,2 %, contre 40,5 % dans un sondage similaire publié en février et 43 % en octobre.

Les résultats sont basés sur des entretiens en face à face avec 2 545 électeurs inscrits dans les neuf provinces en mars et avril. La marge d'erreur est de 1,9 % à un niveau de confiance de 95 %.

Le soutien au plus proche rival de l'ANC, l'Alliance démocratique (DA), était de 21,9 %, contre 20,5 % en février, selon le sondage.

L'ANC cherche toujours à conserver sa majorité parlementaire et, lors de la campagne, le parti a cherché à mettre en avant ses réalisations dans l'ère post-apartheid. Mais les sondages montrent que le mécontentement des électeurs augmente en raison de problèmes tels que le chômage, la corruption, la criminalité et la médiocrité des services.

Les partenaires potentiels de l'ANC au sein de la coalition comprennent le parti libéral DA, qui n'a pas exclu un accord avec l'ANC, et les Combattants pour la liberté économique (EFF), un parti marxiste d'extrême gauche.

Ipsos a estimé le soutien à l'EFF à 11,5 %, contre 19,6 % en octobre, après la formation d'un autre parti, l'uMkhonto we Sizwe (MK), en décembre, qui a été soutenu par l'ancien président Jacob Zuma. Le soutien à MK était de 8,4 % dans le sondage Ipsos.

Un autre sondage, réalisé en février par le groupe de réflexion The Brenthurst Foundation, basé à Johannesburg, et le SABI Strategy Group, estimait le soutien à l'ANC à 39 %.