Londres (awp/afp) - L'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) s'attend à ce que le Royaume-Uni affiche la plus faible croissance des pays riches du G7 l'an prochain à cause notamment de taux d'intérêt toujours élevés et d'une inflation têtue.

Il s'attend à ce que le Royaume-Uni ait une croissance de 1% l'an prochain, derrière l'Allemagne (1,1%), tandis que les Etats-Unis et le Canada mènent le groupe des sept avec une croissance anticipée à 1,8%.

Le centre de réflexion basé à Paris anticipe une maigre croissance de 0,4% cette année, une prévision en repli comparé à celle de novembre (0,7%).

Il note que le PIB a crû de 0,1% en février après avoir rebondi de 0,3 % en janvier, "laissant présager une reprise modérée au premier trimestre de 2024, après une légère récession technique au cours du second semestre de 2023".

Si les tensions sur le marché du travail faiblissent, le nombre d'emplois vacants au premier trimestre étant inférieur de 30% environ à son pic récent et proche de son niveau d'avant la pandémie, "les salaires continuent de soutenir l'inflation sous-jacente".

Particulièrement soutenue dans le secteur des services qui représente l'essentiel de l'économie britannique, et combinée à des pénuries de travailleurs - accrues en partie par le Brexit - elles retardent les attentes de baisse de taux d'intérêt Outre-Manche.

Le ministre des Finances Jeremy Hunt a jugé que les prévisions de l'OCDE n'étaient "pas particulièrement surprenantes vu notre priorité de l'an passé de s'attaquer en priorité à l'inflation avec des taux d'intérêt élevés".

Les taux d'intérêt britanniques se situent actuellement à 5,25%.

L'inflation a légèrement reculé au Royaume-Uni en mars, à 3,2% sur un an, et les autorités monétaires s'attendent à un repli marqué en avril grâce à une baisse des tarifs de l'électricité réglementés.

Les travaillistes, parti d'opposition en tête des sondages pour les élections législatives attendues cette année, ont fustigé une économie "cassée" selon eux par 14 années de gouvernement conservateur.

Barret Kupelian, économiste chez le cabinet de conseil PwC, juge pour sa part que les prévisions de l'OCDE montrent que le Royaume-Uni est coincé sur une "voie de croissance lente".

afp/rp