par Bart H. Meijer et Anthony Deutsch

AMSTERDAM, 15 mai (Reuters) -

Geert Wilders, le chef de file de l'extrême droite victorieuse des élections législatives de novembre dernier aux Pays-Bas, a annoncé mercredi qu'un accord a été trouvé sur la formation d'un nouveau gouvernement, qui devrait être le plus à droite dans le pays depuis des décennies.

"Nous avons un accord entre les négociateurs" des quatre partis impliqués dans les discussions, a déclaré Geert Wilders à des journalistes à La Haye.

Cette annonce semble marquer l'épilogue de négociations tendues menées pendant des mois par le Parti pour la liberté (PVV) de Geert Wilders, alors que des questions comme l'immigration, les finances et le climat constituaient des points d'achoppement avec les autres formations politiques.

La réticence de certains politiciens à collaborer avec le PVV avait aussi compliqué les efforts de Geert Wilders, 60 ans, qui a proposé en mars de renoncer au poste de Premier ministre et de ne plus s'opposer à l'envoi d'aide militaire à l'Ukraine dans l'espoir de favoriser la conclusion d'un accord.

Ouvertement anti-islam et anti-Europe, Geert Wilders influençait la politique d'immigration des Pays-Bas depuis près de deux décennies, depuis les rangs de l'opposition, avant le succès électoral massif du PVV le 22 novembre dernier.

Selon les contours de l'accord de coalition, le PVV va s'allier au VVD (centre-droit) du Premier ministre sortant Mark Rutte, au NSC (centriste) et au parti rural BBB pour disposer d'une majorité de 88 sièges à la chambre basse du Parlement, qui en compte 150.

"Nous allons composer un gouvernement", a déclaré le chef de file du NSC, Pieter Omtzigt, ajoutant attendre désormais l'identité du candidat proposé par Geert Wilders pour le poste de Premier ministre.

D'après la presse néerlandaise, l'expérimenté politicien Ronald Plasterk, issu du parti social-démocrate et impliqué dans une partie des négociations de coalition, est le favori pour diriger le futur gouvernement. Aucune annonce en ce sens n'a été effectuée. Aucun détail du pacte gouvernemental n'a par ailleurs été communiqué pour l'heure. Des observateurs s'attendent à ce que le nouveau gouvernement impose des politiques plus strictes en matière de droit d'asile et d'immigration.

Geert Wilders a également promis d'investir massivement dans la santé et d'abaisser l'âge de la retraite mais, en raison des contraintes budgétaires, il est peu probable que les autres partis soutiennent l'ensemble de ces projets. (Bart Meijer et Anthony Deutsch; version française Kate Entringer et Jean Terzian, édité par Jean-Stéphane Brosse et Blandine Hénault)