BRUXELLES (Reuters) - La France et les Pays-Bas veulent que l'Union européenne instaure des sanctions contre toute institution financière à travers le monde aidant l'armée russe à acheter des biens et des technologies d'armement, selon une proposition que Reuters a pu consulter.

L'UE cherche depuis de longs mois à empêcher Moscou de contourner l'ensemble des sanctions imposées par le bloc à la suite de l'offensive russe lancée en Ukraine en février 2022, que Kyiv et ses alliés occidentaux dénoncent comme une invasion.

Parmi les sanctions décidées par Bruxelles figure un embargo sur la vente à la Russie de certains produits et technologies à double usage (civil et militaire).

La proposition de Paris et Amsterdam doit être discutée mercredi par les ambassadeurs européens, alors qu'un quatorzième train de sanctions contre la Russie est en préparation à Bruxelles.

D'après le document, la mesure permettrait d'interdire à quiconque dans l'UE de faire des affaires avec une institution financière dans le monde identifiée comme aidant directement ou indirectement l'armée russe à se procurer les produits et technologies interdits.

Une telle interdiction pourrait avoir un important effet dissuasif sur des institutions financières au Moyen-Orient, en Turquie ou même en Chine, qui risqueraient de perdre leur accès aux entreprises européennes et aux marchés financiers du bloc.

Des représentants de l'UE ont déclaré que la Commission européenne cherchera vraisemblablement à coordonner une telle mesure avec les Etats-Unis, pour rendre ce dispositif encore plus puissant.

Il est possible que la Hongrie, qui a conservé des liens étroits avec la Russie, s'oppose à la proposition franco-néerlandaise. L'Allemagne pourrait faire de même, alors qu'elle tente de ne pas mettre en danger ses liens commerciaux avec la Chine.

Le quatorzième train de sanctions de l'UE contre la Russie, qui doit être adopté par consensus, devrait être présenté en juin.

(Jan Strupczewski; version française Jean Terzian)

par Jan Strupczewski