"A mesure que les dernières statistiques confirment la résilience de l’activité américaine et que l’inflation reste au-dessus des objectifs de la Réserve Fédérale, les perspectives de baisses des taux d’intérêt sont repoussées dans le temps. Certains évoquent même aujourd’hui l’absence d’assouplissement monétaire en 2024", introduit Emmanuel Auboyneau, gérant associé chez Amplegest. Reste que ce dernier n'adhère pas à ce scénario.

"Nous ne partageons pas ce pronostic même si nous n'attendons plus que 2 ou tout au plus 3 baisses de taux au second semestre. La situation européenne est différente tant sur le plan de la croissance que sur celui des prix. D'où une question légitime sur une possible décorrélation des politiques monétaires des deux côtés de l'Atlantique", poursuit Emmanuel Auboyneau.

Pour le gérant, la baisse des taux envisagée en juin semble désormais exclue. "Si notre scénario de ralentissement progressif se matérialise, un premier assouplissement monétaire devrait intervenir à l'automne", avance-t-il.

Selon Emmanuel Auboyneau, la situation européenne n'est pas comparable avec une croissance atone, même si elle donne des signes de frémissement, et une inflation assez proche des 2% souhaités. La Banque centrale européenne a donc plus de latitude pour débuter son cycle d'assouplissement monétaire. Nous attendons une première baisse des taux en juin.